Chers Lecteurs,
En cette période historique de confinement, et de crise sanitaire coronassienne, je vous propose ce mois ci un poème de Charles Baudelaire (1821-1867), initialement publiée en 1855, dans la revue, Les Artistes :
À une passante,
La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une mains fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair….puis la nuit! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus dans l'éternité ? Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! Charles Baudelaire, Les Fleurs Du Mal [Seconde Edition]
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